La maison sur la colline.

Arkham, Janvier 1923.

Dehors l’hiver rigoureux de nouvelle Angleterre s’est installé et quand je regarde par la fenêtre je n’arrive qu’a distinguer péniblement, à travers le brouillard épais, la grande cour intérieure de l’université Miskatonic.

Alors comme il n’y a rien a voir dehors si ce n’est les corbeaux sur les branches squelettiques des grands chênes qui ornent la cour,je me penche une fois de plus sur le document que je tiens dans mes mains.

Je l’ai déjà lu cent fois et pourtant c’est comme si je ressentais le besoin de le lire encore et encore,comme s’il y avait un sens caché que je ne saisissais pas.

Il s’agit d’une page, vraisemblablement d'un journal intime, reçue ce matin dans ma boite aux lettres universitaire dans une enveloppe sans timbre ni adresse.

Plus je la relis et plus je pense qu’il s’agit d’une mauvaise blague, peut-être de la part d’un de mes collègues ces derniers n'ayant jamais pris très au sérieux mes recherches sur l'occulte et les rites païens.

En voici en tout cas son contenu:

Je relisais encore le passage. Il me semblait que l’auteur avait écrit quelques lignes de plus mais ces dernières avaient été effacées, soit par l’usure du temps ou bien volontairement, dans tous les cas seul quelques mots avaient résisté a l’assaut des siècles mais ils n’avaient aucun sens en soit:

« Cérémonie,..royaume...,Grande Race.. »,tout ceci n’était que charabia incompréhensible. Cependant, il ne faisait aucun doute sur l’ancienneté du parchemin et s’il s’agissait d’un travail de faussaire ou d’une blague, je devais bien admettre que c’était du travail bien fait car ce papier ne ressemblait à rien de ce que je connaisse.

J'étais pourtant expert en la matière. Professeur de mythes et légendes païennes j'ai été, au cours de mes recherches à travers le globe, au contact d'ouvrages et d'objets divers tous aussi surprenant les uns que les autres. Des déserts d'Égypte et d'Arabie au plaines enneigées de l'Antarctique je peux me vanter d'avoir bien voyagé et d'avoir vu, au cour de ma vie, plus de choses qu'aucun autres homme ne pourrait en voir. Je pourrais vous raconter par exemple mes fabuleuses découvertes dans les ruines perdues du désert de Mikraa dans l'Est de l'Égypte,de mes voyages sur les îles sauvages du pacifique et des surprenantes rencontres que j'y ai faite, ou encore les extraordinaires écrits que j'ai réussis à déchiffrer il y a peu de temps dans le mondialement célèbre Necronomicon, ouvrage impie millénaire, de l'arabe fou Abdul Alhazred. Peut être le ferais-je un jour si j'en ai l'occasion, d'autant plus que j'ai désormais plus de temps libre que je ne saurais en faire, mais à quoi bon? Vous me traiteriez de fou, tout comme mes collègues.

L'histoire à souvent montré que les fous n'était pas toujours ceux que l'on croit. Ainsi il règne des choses impies dans ce monde, je le sais. Des choses qui nous dépassent, qui dépassent notre entendement. Ce sont ces choses que je m'efforce de découvrir tant bien que mal, tout en étant la risée de mes collègues. Mais qu'importe ma quête est noble et me fascine. De plus je dois bien avouer que passer pour un imbécile aux yeux d'idiots est un plaisir de fin gourmet dont je ne cesse de me rassasier depuis tant d'années.

C'est donc ce goût que j'ai depuis toujours pour l'inconnu, le mystère et l'occulte qui a fait de moi l'homme que je suis aujourd'hui: Un professeur moqué dont les recherches sont la risée de l'université.

Vous comprenez donc mieux pourquoi cette page que je tenais entre mes mains et que je relisais encore et encore me laissait perplexe même si au fond de moi même, j'osais vraiment espérer qu'elle fût authentique.

Je relisais la lettre quand tout d’un coup le téléphone, c’est engin dont toutes les universités étaient peu à peu équipées en ces temps modernes, se mis à sonner. Je décrochai.